INTERVIEW DE STAN SAKAI
by STÉPHANE "FANFAN" HEUDE (MANGANEWS.COM, SEPTEMBER 30, 2009)
Nous vous proposons aujourd'hui une interview de Stan Sakai, le créateur de Usagi Yojimbo, le célèbre lapin samouraï dont les aventures sont disponibles en France aux éditions Paquet. Monsieur Sakai vivant aux Etats-Unis, cet entretien a été réalisé par mails interposé, grâce à l'aide précieuse de Stéphane Heude, créateur du site Usagi Yojimbo Dojo, la référence web pour les aficionados de cette série.
MANGA-NEWS: Bonjour, Stan Sakai. Rappelez-nous pourquoi et comment vous êtes arrivés dans le monde du comic?
STAN SAKAI: J’ai grandi en lisant des BD. La bande dessinée m’a donné mon amour pour les livres en général. Je lisais principalement des histoires de super-héros alors : Spiderman, les 4 Fantastiques, Superman, Batman. J’aimais aussi dessiner, et je pensais que j’en ferai mon métier. C’était donc naturel que je commence éventuellement à faire de la bd. J’étais artiste freelance à Los Angeles, quand j’ai entendu parler d’une compagnie à Seattle qui voulait publier un magazine de bd et cherchait des histoires. Je leur ai envoyé une histoire de 8 pages de Nilson groundthumper pour le premier numéro. La première histoire d’Usagi Yojimbo est apparue dans le numéro suivant, Albedo #2.
MANGA-NEWS: Il y a plusieurs versions différentes de votre rencontre avec Sergio Aragones. Avez-vous vraiment pris son numéro de téléphone dans le bottin pour l'appeler?
STAN SAKAI: J’ai grandi à Hawaï, et ensuite j’ai déménagé à Los Angeles (il y a plus de 30 ans, ndlr), où je ne connaissais réellement personne. Un ami de Hawaii avait rencontré Sergio une fois, et m’avait dit qu’il vivait dans la région de L.A. J’ai cherché son nom dans le bottin, et lui ai envoyé une lettre en utilisant le nom de mon ami comme introduction. Sergio m’a appelé, et nous sommes amis depuis. Il a enlevé son nom de l’annuaire téléphonique très peu de temps après cependant.
MANGA-NEWS: Votre façon de lettrer a-t-elle changé depuis vos débuts sur Groo? Travaillez-vous maintenant sur ordinateur avec une version digitalisée de votre lettrage?
STAN SAKAI: Je continue de faire le lettrage à la vieille école, en utilisant un guide de lettrage et des stylos, directement sur les planches originales. Je n’utilise pas du tout l’ordinateur que ce soit pour le lettrage ou le dessin. Je n’ai pas le temps ou le désir d’apprendre plus que le traitement de texte et internet. J’ai Photoshop depuis 5 ans, mais ne l’ai jamais utilisé.
MANGA-NEWS: En jetant un œil sur votre bibliographie, j'ai remarqué que vous aviez lettré une histoire qu'Hiroshi Hirata a dessiné spécialement pour le marché américain: Samurai, son of death, parue chez Eclipse en 1987. Vous souvenez-vous de la façon dont vous avez eu ce travail et si cela vous a apporté quoi que ce soit pour vos propres histoires d'Usagi Yojimbo?
STAN SAKAI: Je suis un fan du travail d’Hiroshi Hirata depuis que j’ai découvert son œuvre. Un de mes amis, Sharman DiVono, était le scénariste. C’était la première collaboration en bande dessinée entre un artiste américain et japonais. Je faisais aussi du lettrage pour Eclipse à cette époque, donc j’étais un choix plutôt évident quand ils ont du se décider pour choisir un lettreur. Hirata a mis des années à dessiner l’histoire, et il en a modifié beaucoup. Je suis désolé qu’il ne fût pas possible de poursuivre la série comme publication régulière.
MANGA-NEWS: Avez-vous aussi lu sa série sur Satsuma parue chez Dark horse? (la série est disponible chez disponible chez Delcourt sous le nom de Satsuma: l'honneur des samouraïs, ndlr)
STAN SAKAI: J’ai les livres, mais je n’ai pas eu le temps de les lire.
MANGA-NEWS: Cela nous amène à votre œuvre principale, Usagi Yojimbo. Avez-vous choisi le lapin sur la seule idée graphique des oreilles nouées en natte ou avez-vous essayé d'autres animaux-Miyamoto? En dehors du lapin des Monty Pythons, ce sont des animaux pacifiques et craintifs...
STAN SAKAI: Non, tout a vraiment commencé avec le dessin d’un lapin avec les oreilles attachées que j’ai dessiné dans un livre de croquis, quoiqu’il en soit les lapins (ou lièvres) ont toujours eu un rôle important dans le folklore japonais, et sont toujours les gentils de l’histoire. Par exemple, dans l’histoire de la Montagne Kachi Kachi, un lapin venge un pauvre fermier en tuant un blaireau. Et au lieu d’un homme dans la lune, la tradition japonaise dit qu’il y a un lapin dans la lune en train de pétrir une boule de riz (mochi).
MANGA-NEWS: Aviez-vous en tête le Cerebus de Dave Sim comme modèle quand vous avez pensé à faire un comics avec des personnages anthropomorphiques?
STAN SAKAI: Je connaissais le travail de Dave, mais je ne l’ai jamais réellement lu. Cela n'a pas été une influence pour moi.
MANGA-NEWS: Voyez-vous l'usage d'animaux comme un code à la façon du maquillage du théâtre Nô pour identifier le caractère des personnages? Les lions sont sages et courageux, les rhinocéros sont forts, fonceurs, ombrageux et pas bien malins, les taupes et chauves souris sont des créatures nuisibles...
STAN SAKAI: J’utilise parfois les attributs d’un animal quand je crée un personnage, comme vous le dites un lion doit être fort et sage. Cependant, de nombreuses fois, je suis allé à l’encontre de ce que l’animal représentait dans Usagi. Les lapins sont perçus comme faibles et effrayés, mais mon Usagi est tout sauf ça. La plupart du temps, cependant, je dessine juste un animal que j’aime bien.
MANGA-NEWS: La plupart de vos personnages sortent totalement de votre imagination et ne sont plus du tout liés à l'Histoire, n'est-ce pas? Vous ne comparez plus du tout les aventures d'Usagi à la vie de Miyamoto Musashi. Il n'y a aucune chance pour qu’Usagi se mette à écrire un "traité des 5 roues" dans ses vieux jours?
STAN SAKAI: Mon Usagi a été inspire par l’histoire de Musashi mais n’a jamais été basé sur sa vie. Il y a de nombreux parallèles, mais depuis le début, les histoires viennent totalement de moi.
MANGA-NEWS: Ce que j’aime particulièrement parmi vos histoires, c’est la place offerte pour nous apprendre la façon de vivre de l’époque et les différents métiers d’art. On a vu les fabricants de cerfs-volants, les forgerons et les potiers. Ce sont de fabuleuses histoires complètes qui prennent place au sein de vos longues sagas. Ces histoires doivent vous demander des tas et des tas de documentations. Comptez-vous faire d’autres de ces histoires? Peut-être sur les geishas ou les peintres sur soie?
STAN SAKAI: Je suis actuellement en train de faire des recherches sur la fabrication de la sauce de soja à l’époque, et j’espère écrire cette histoire en 2010. J’aimerais aussi en faire une sur l’histoire des toupies au Japon.
MANGA-NEWS: Laissez-nous rentrer maintenant dans votre atelier et votre esprit. Vous avez la réputation d’être un auteur ponctuel et régulier dans la réalisation de vos comics Usagi yojimbo toutes les 6 semaines. Comment concevez-vous vos histoires ? Vous devez encore étudier beaucoup le début de la période Edo pour éviter les anachronismes?
STAN SAKAI: Heureusement, je travaille sur Usagi depuis suffisamment longtemps pour ne plus avoir besoin de faire des recherches sur la vie de tous les jours durant l’époque Edo. Cependant, ce sont les spécificités, qu’elles soient culturelles ou historiques, qui nécessitent le plus de recherche et de temps. Mais c’est ce qui fait les meilleures histoires.
MANGA-NEWS: Avez-vous des tas d’intrigues et d’idées devant vous et choisissez-vous ce qui vous fait le plus envie sur le moment?
STAN SAKAI: Je fais des courtes histories qui mènent à des histories plus longues. Le Duel à Kitanoji (dans le tome 17, ndlr) a premièrement été prévu dans le Champ desséché (première histoire du tome 11, ndlr). Cela a pris des années pour conclure cette histoire. Je sais maintenant quelle histoire plus longue je vais faire d’ici deux ans, mais penser à l’histoire que je dois faire pour le mois prochain, c’est la partie difficile. (Dans la continuité des comics parus chez Dark horse, il y a plus de 50 numéros entre le « champ desséché » et le « duel à Kitanoji ». Ça, c’est une vue à long terme d’une série! ndlr)
MANGA-NEWS: Quand les personnages sont bien conçus ils finissent par dicter l’histoire, j’imagine. Planifiez-vous votre travail comme un rituel de 6 semaines. Comme, par exemple, une semaine pour le script, une pour le découpage, une ou deux pour les crayonnés et 2 autres pour l’encrage?
STAN SAKAI: Cela ne se passe pas toujours aussi facilement. Parfois, l’écriture prend beaucoup plus de temps, alors qu'à un autre moment histoire se raconte par elle-même. Cela dépend également de ce qui se passe dans ma vie - si j’ai beaucoup d’autres travaux, si je voyage…
Le dessin prend définitivement plus de temps, mais, pour moi, l’écriture est plus dure et me demande plus de concentration. Je ne peux pas être interrompu quand j’écris, alors qu’en général je dessine avec de la télévision ou de la musique.
MANGA-NEWS: Pourquoi avoir choisi les yokais comme thème pour le graphic novel événementiel des 25 ans de Usagi Yojimbo?
STAN SAKAI: J’avais trois conditions pour l’album spécial. Puisque il allait être en couleur, cela devait être visuellement intéressant. Cela devait aussi être une histoire complète, afin que quelqu’un qui n’a jamais lu Usagi avant puisse la lire et l’apprécier. Et cela devait s’inscrire dans la continuité d’Usagi afin que les anciens lecteurs puissent l’apprécier aussi. J’ai toujours aimé les histoires de fantômes japonais, gobelins, et autres créatures du folklore – pas que celles qui font peur mais les absurdes aussi. Usagi Yojimbo: Yokai reprend l’histoire de la Parade de Nuit des 100 Démons, et c’est une histoire avec Usagi et Sasuke le Tueur de Démons. Il y a plein de monstres soignés (quelques uns que j’ai fait car j’adore dessiner des monstres), et on en apprend plus sur Usagi et Sasuke aussi.
MANGA-NEWS: Un projet de livre de croquis pour la France comme celui que vous avez fait pour l’Espagne?
STAN SAKAI: Il n’y a pas de projet pour le moment. Peut-être un éditeur voudrait en faire un... Je suis ouvert aux propositions.
MANGA-NEWS: Vous avez fait un certain nombre d’histoires sur Usagi jeune. Avez-vous déjà pensé à réaliser une histoire avec un Usagi âgé et son fils, Jotaro, en adulte?
STAN SAKAI: Une histoire intitulée « la Guerre des Mondes » que j’aimerais faire prendrait place une vingtaine d’année dans le futur d’Usagi, et donc on verrait un Usagi plus âgé et un Jotaro adulte.
MANGA-NEWS: Vous êtes maintenant venu plusieurs fois en France et en Belgique. Qu’appréciez-vous le plus dans ces pays?
STAN SAKAI: Je prends plaisir à voyager, et j’ai visité la France plusieurs fois. L’un de mes voyages préférés a été celui où j’ai visité le Mont Saint Michel. J’adore le sens de l’histoire que les autres pays ont. Les États-Unis, en tant que pays, n’ont qu’un peu plus de 230 ans d’histoire, alors que j’ai visité des églises européennes qui ont été construites au huitième siècle. J’adore l’Histoire, et c’est quelque chose que de pouvoir se promener dedans! J’adore la nourriture aussi, et qui cuisine mieux que les français?
Remerciements à Stan Sakai et à Stéphane "Fanfan" Heude du site http://usagiyojimbo.fr/
http://www.manga-news.com/index.php/act ... Stan-Sakai
MANGANEWS.COM, SEPTEMBER 30, 2009
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The original interview in english :
1 Hi, Stan, remind us why and how you broke up in the comic book business?
SS-I grew up reading comic books. Comics gave me my love of reading in general. I was reading mainly superhero comics then--Spider-Man, Fantastic Four, Superman, Batman. I also loved to draw, and thought that I would do art as a living. It was only natural that I eventually starting doing comic books. I was a freelance artist in Los Angeles, when I heard of a company in Seattle that wanted to publish a comic and was looking for stories. I sent them an 8-page Nilson Groundthumper story for the first issue. The first Usagi Yojimbo story appeared in their next issue, Albedo #2.
2 there are different versions of your encounter with Sergio Aragones. Did you really pick up his number from the phone book (like it’s said in usagi 100) ?
SS-I grew up in Hawaii, and when I moved to Los Angeles (more than 30 years ago) I really did not know anyone. A friend from Hawaii had met Sergio once, and told me he lived in the LA area. I looked his name up in the phone book, and sent him a letter using my friend's name as an introduction. Sergio called me up, and we've been friends ever since. He removed his listing from the phone book very soon after though.
3 Did the way you are lettering changed since you begun in Groo? Are you working on computer and using digitalized version of your own writing for lettering now?
SS-I still do lettering the old fashion way, using a lettering guide and pens directly on the original artwork. I do not use the computer for doing lettering or artwork at all. I do not have the time or desire to learn anything beyond word processing and the internet. I do have Photo Shop, however. I have had it for 5 years, but have never loaded it on my computer.
4 Taking a look at your bibliography, I noticed you lettered a story Hiroshi
Hirata made for the US market, “samurai, son of death” for eclipse books
back in ’87. Do you remember how you got the job and if it brought some
interesting things to your own stories of Usagi Yojimbo?
SS-I have been a fan of Hiroshi Hirata's work from when I first discovered his art. A friend of mine, Sharman DiVono, was the writer. It was the first comic collaboration with an American and a Japanese creator. I was also doing lettering for Eclipse at that time, so I was a pretty obvious choice when they had to decide upon a letterer. Hirata took years to draw the story, and he changed a lot of it. I'm sorry it was not possible to continue it as an ongoing series.
(4b: have you read his story about Satsuma’s samurai uprising published by
dark horse?)
SS-I have the books, but have not had the time to read them.
5 This brings us to your main creation, Usagi yojimbo. Did you choose a
rabbit on the graphic idea of the ears tied as a notch or have you scribbled
other Miyamoto-animals? Besides the terrible rabbit from the Monty Pythons’
Holy Grail, rabbit are very pacific creatures.
SS-It all started with a drawing of a rabbit with his ears tied that I drew in a sketchbook, however rabbits (or hares) has always had a strong role in Japanese folklore, and he is always the good guy. For example, in the story of Kachi Kachi Mountain a rabbit avenges a poor farmer by killing a badger, and instead of a Man in the Moon Japanese tradition says there is a Rabbit in the Moon pounding mochi-rice.
6 Did you had Dave Sim’s Cerebus in mind as a model when you thought about
making an anthropomorphic story out of the life of Miyamoto Musashi?
SS-I knew Dave's work, but never really got into reading it.
7 Are you seeing the use of funny animals as a code like the make-up in Nô
Theater to identify the kind of persons they are? Lions are braves and wise,
rhinos are strong, not so bright. Moles and bats are always pests creatures…
SS--I sometimes use the attributes of the animals when I create characters, such as you said that lions would be strong and wise. However, many times I would go against what the animal would usually represent such as in Usagi. Rabbits are thought of as weak and scared, but my Usagi is anything but that. Most times, though, I just come up with an animal design that I like.
8 Most of your characters now are purely from your imagination and not
historically-related, am I right? You don’t even relate Usagi to the life of
Miyamoto Musashi any further. There’s not a chance for Usagi to write a book
called “treatise of the 5 wheels” in his old days ?
SS-My Usagi was inspired by the story of Musashi, but was never based on his life. There are many parallels, but from the beginning, my stories were completely my own.
9 The part I really like in your stories is the place you left to teach us
the way of living of the peasants and the work of kite-maker, sword-maker or
potter. They make great stand-alone stories among very interesting long
stories. They probably ask for lots and lots of documentations. Will you
make more of those stories? Maybe something about the geisha or portrait
painter on silk?
SS-I am researching a story of how soy sauce was made back then, and hope to do that story in 2010. I would also like to do one about the history of spinning tops in Japan.
10 Let us enter in your working place and your mind. You have the reputation
of always being right on time with your every 6 weeks Usagi Yojimbo
delivery. How are you conceiving your stories? You must read a lot about the
early Edo period to get it right?
SS-Fortunately, I have been doing Usagi for long enough that I do not have to do research for the every day things in Edo society. However, it is the special things--such as specific bits of culture or history--that takes more research, and more time. But those are the things that are the best ideas for stories.
11 Do you have lots of plots and ideas ahead of you and just picking one
suiting the most to your envy?
SS-I do short stories that lead up to longer stories. The Duel at Kitanoji (Book 17) was first planned out in The Withered Field, the first story in Book 11. It took years to conclude that story. I may know what longer story I will be doing two years from now. But thinking of a story to do next month, that is the hard part.
12 When characters are well-build they finish by telling their story by
themselves, I think. Are you planning you work as a “six-weeks ritual” (like
a week for the script, another for the breakdown, then one or two for
penciling and another or two for inking)?
SS-It doesn't always go as smoothly as that. Sometimes, the writing takes a lot longer, sometimes a story almost writes itself. It also depends upon what else is going on in my life--if I have a lot of other work to do, if I am traveling, etc.
The drawing definitely takes much longer, but, for me, the writing is harder to do and takes a lot more concentration. I cannot be interrupted when I write, whereas I usually draw with the television or music on.
13 why have you choose the yokai as the theme for the 25th anniversary
event graphic novel?
SS-I had three requirements for the special album. Since it was going to be in color, it needed to be visually interesting. It also needed to be a stand-alone story, so someone who never read Usagi before could read and appreciate it. And, it had to continue the Usagi story so older readers could appreciate it as well. I have always liked the stories of Japanese ghosts, goblins, and other creatures of folklore--not just the scary creatures but the silly ones as well. UY: Yokai takes the legend of the Night Parade of 100 Demons, and makes it into an Usagi adventure with Sasuke the Demon Killer. There are a lot of neat monsters (a few of which I made up because I like to draw monsters), and we learn more about Usagi and Sasuke as well.
14 I hope your French editor will publish it and a wide French audience will
discover your work this way. Any plan on a French sketchbook like the one you did for Spain?
SS-There are no plans right now. Perhaps a publisher would like to make one.
15 You made lots of stories about the young Usagi, have you already thought about a story on the old days of Usagi and adult Jotaro, (an “Usagi: the dark-samurai-rabbit returns” Frank-Miller style) ?
SS-The War of the Worlds story I would like to do takes place about 20 years in Usagi's future, so features a much older Usagi and adult Jotaro. It won't be as dark as Frank's works, though.
16 You came in France and Belgium a few times now, what do you appreciate the most in this countries? Are you planning to come back soon to see us ?
SS-I enjoy traveling, and have visited France many times. One of my favorite trips was visiting Mont St Michel. I love the sense of history other countries have. The US, as a country, is little over 230 years old, but I have visited European churches that were built as long ago as the 8th century. I love history, and it is something to actually be able to walk in it. I also love food, and who cooks better than the French?
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